Bienvenue à Marrakech ! Soleil, palmiers, couscous, tagine… Le sport national de la ville ? La négociation ! Le foot ? Non vraiment pas… Hakimi ? Connais pas…
Sans plaisanterie, ici la négociation, c’est partout, tout le temps (ou presque). Tout se négocie, oui oui même votre loyer ! Ça peut paraitre déroutant, gênant au début, surtout quand on n’a pas l’habitude et qu’on n’a jamais eu à faire ça de sa vie. Mais à Marrakech, c’est la coutume alors pas de chichi, il faut s’y mettre. Aujourd’hui, on vous apprend les règles de l’art de la négociation pour des affaires en or au souk. On espère que vous avez de la place dans votre valise !
Il y a beaucoup d’éléments à prendre en compte pour une bonne négociation (sport national on vous a dit).
Tout d’abord pour une bonne négo, il faut le sourire et le feeling. Si vous ne sentez pas le commerçant, que le feeling ne passe pas, que monsieur est désagréable (un Marrakchi désagréable ? Ça existe ??), passez votre chemin. Vous trouverez votre bonheur ailleurs.
Si vous allez faire des emplettes en fin de journée, la patience n’est pas la même que pendant la matinée. Les meilleures affaires sont matinales, car elles portent la « baraka » (la chance) : eh oui, l’avenir appartient à ceux qui se lèvent tôt !
Ensuite, les blagues et le sourire sont toujours les bienvenus, les Marrakchis ont plus d’une réplique dans leur sac pour vous attirer dans leurs filets : « c’est moins cher que gratuit », « pour la gazelle c’est gratuit… jusqu’à la caisse ! », « babouche climatisée ? », « tapis volant ? »… alors rentrez dans leur jeu : le bagou est un vrai plus. Il faut plaisanter et faire jouer la bonne humeur : on préfère toujours marchander avec un client sympathique, et ça peut vous faire gagner quelques dirhams. Mais ne perdez pas votre objectif de vu : il faut ressortir gagnant de ce combat (sport national on vous a dit).
Il faut aussi prendre en compte que le prix annoncé par le commerçant est souvent à diviser par deux, voire parfois par trois. Attendez le dernier moment pour annoncer votre prix, demandez d’abord au commerçant d’annoncer le sien. Vous pourrez ensuite faire le calcul dans votre tête (non, ne sortez pas votre calculatrice) pour avoir une idée du prix que vous souhaitez en tirer. Et demandez-lui d’abord de baisser le sien (si possible plusieurs fois), car une fois que vous aurez annoncé votre prix, la négociation commencera et l’objectif sera d’arriver à un compromis « à mi-chemin », donc plus vous commencez bas, mieux c’est ! Acheter plusieurs articles est aussi un bon argument : c’est bénéfique pour votre vendeur, alors mettez-le en avant dans la négo. Un conseil : faites baisser au maximum le prix d’un seul objet, puis annoncez que vous en prendrez plusieurs pour obtenir une ristourne supplémentaire.
Parler darija (l’arabe marocain) est également un grand plus : eh oui, on sait que vous savez dire « salam aaleykoum » et c’est très bien, dites-le, mais dites-en plus !! Montrez à votre interlocuteur que vous n’êtes pas un débutant et le fait de dire quelques mots en arabe sera apprécié. Cela va peut-être vous aider dans votre quête du meilleur prix.
Voici quelques mots pour vous aider à vous en sortir :
- Bchaal : pour combien ?
- Bzef/Ghali bezaf : c’est trop cher !
- Bon marché : l’rkhis
- Argent : flouss
- Grand : kbir
- Petit : sgheir
- Khoya : frère
- Bslama : au revoir
- Choukrane : merci
- La choukrane : non merci
Et surtout : il faut être à l’aise avec le prix que vous annoncez et que vous souhaitez dépenser, n’oubliez pas qu’il y a un travail, souvent manuel, et sûrement des heures de travail derrière ce que vous voulez acheter. Certes, les prix marocains sont bien moins chers que les prix européens, mais votre prix doit être respectueux du travail produit. Si vous vous adressez à un artisan (et pas un revendeur) dans un endroit peu touristique, il y a des chances que le prix annoncé soit correct d’entrée de jeu : si le prix vous semble juste, et/ou que votre interlocuteur semble gêné par une tentative de négociation, alors pas besoin de négocier !
Parce que la principale difficulté de cet exercice réside, on en a conscience, dans le fait que nous n’avons aucune idée des prix marocains, et que sans référentiel, c’est très facile de se faire berner, voici quelques exemples de prix corrects que vous pouvez obtenir dans la médina de Marrakech (ce ne sont pas les prix marocains, car ne nous leurrons pas, nous n’aurons JAMAIS les prix marocains hehe, mais ce sont des prix justes) :
- Huile d’argan alimentaire 100ml : 70 dhs
- Huilde d’argan cosmétique 50ml : 50 dhs
- Assiette 25 cm en céramique peinte : 50 dhs
- Cendrier : 50 dhs
- Lanterne en métal : à partir de 200 dhs
- Djellaba classique : entre 120 et 400 dhs selon la qualité
- Paire de babouches : à partir de 120 dhs
- Taie de coussin 45×45 cm : environ 100 dhs
- Tapis boucharouite 180 x 120 cm : entre 600 et 800 dhs
- Tapis en laine 180 x 120 cm : entre 1000 et 1200 dhs
- Safran : entre 150 et 300 dhs pour 1 gramme de qualité
- Ras el Hanout : environ 50 dhs pour 100 grammes
- Cumin : environ 30 dhs pour 100 grammes
En cas d’échec, pas de problème, on ne peut pas gagner à tous les coups ! Faites mines de partir (ou partez vraiment) le commerçant va très sûrement vous rattraper pour ne pas vous perdre ! Il faut aussi que vous gardiez en tête que la négociation c’est du donnant-donnant. Il descend son prix mais vous allez très sûrement devoir monter un peu le vôtre ! C’est pour cette raison qu’il vaut mieux commencer avec un prix plus bas que « votre prix ».
Après tous ces conseils, vous ne pouvez que devenir le Messi de la négociation ! Amusez-vous, et oui, on est d’accord, ce joli luminaire irait super bien dans votre salon, surtout pour ce prix là. 😉